Du temps où vous étiez heureux...
Je ne voulais pas raconter ce qui c’était passé, dernièrement. Ces derniers jours, dernières semaines. C’est difficile, moralement, vraiment.
Je suis retourné à mon ancien lycée mercredi après-midi. J’ai vu R.
R.
R.
R.
R.
R.
Je n’en reviens toujours pas de ce qui c’est passé, toujours pas.
J’ai encore du mal.
Il ne devait pas venir, je devais voir tous les autres.
Et je suis arrivé, il était là, il m’a sourit, m’a chuchoté à l’oreille : " On peut rester seul, tous les deux, tout seul ? Rien que toi et moi. "
Mon coeur bon sang, mon coeur à fait Boum. Comme à chaque fois que je lui parle, comme à chaque fois, comme à chaque fois.
Je suis d’abord resté avec les autres, à rigoler, à repenser à avant, à regretter d’être partie. J’ai vu mon prof d’anglais, ce prof que je n’oublierai jamais. Je lui ai souris, pour lui montrer indirectement : " Tout va bien, ne vous en faite pas, mais bon sang ce que vous me manquez… "
Puis il a commencé à pleuvoir, j’étais avec R. on a été sous un abris, près du tague, l’endroit des " toxicos " du lycée. L’endroit que j’ai souvent fréquenté…
" Raconte moi comment ça se passe. Dis moi tout, s’il y a des gens bien, si tes profs sont cool, tout, je veux savoir tout, et ne me ment pas. " ( Il sait quand je ment, je sais pas comment )
Et là, j’ai craqué, grosse crise de larmes, je lui ai tout dis, les rires à mon égars, les insultes, l’ambiance horrible de la classe, le rejet des autres, mon mal-être, ma boule au ventre quand je pars. Tout, l’incompréhension de mes parents, tout depuis que j’ai quitté le lycée, depuis que je l’ai quitté.
Il m’a regardé avec des yeux brillants, au début, il ne savait pas quoi faire, puis lentement, il m’a prit par les épaules, c’est approché, et m’a fait un câlin. Timidement, et de plus en plus fort. Je me suis sentis tellement fébrile, tellement bien, tellement..
J’avais des papillons dans le ventre, ma tête tourné, je voulais que le temps s’arrête. J’oubliais tout, le lycée, Mas le con de ma classe qui vit dans ma rue, mes parents, la difficulté des cours, Bambou. Plus rien ne comptait, il ne restait que lui et moi, sous la pluie, à se faire des câlins.
Il c’est reculé, m’a embrassé sur la joue, je lui ai rendu immédiatement son bisou, j’ai sentis son parfum, son putain de parfum Diesel que j’adore.
J’avais froid, il a prit mes mains entres les siennes, je ne disais rien, je souriais, mais j’avais envi de pleurer, tout ça n’étais qu’éphémère, je devais absolument en profiter.
On a parlé, beaucoup parlé, il m’a fait rire, avec ses blagues débiles.
Il y a eu un blanc.
Un regard.
Un sourire.
J’ai vu son visage s’approcher.
" Tu connais jeux d’enfance?
- Oui.. ( J’ai pensé à mon journal, à mon en-tête )
- Cap de m’embrasser ? "
Je me suis approchée, j’ai sentis ses lèvres se poser sur les miennes. Tout timide était ce baiser.
Puis il m’a embrassé à son tour, emmêlant sa langue à la mienne. J’étais fébrile, frissonnante, légère.
C’était magique, inimaginable.
R.
R.
R QUOI!
Je réalise pas.
Puis est arrivé l’heure tant redouté.
Appel de maman.
Rejet.
Appel de maman.
Rejet.
Puis SMS
" Il est temps de revenir, nous allons rentrer "
Il m’a raccompagné, j’avais sa main dans la mienne.
Quand on est arrivé chez mémé.
Je lui ai dis : " Tu es mon passé. "
Je l’ai embrassé.
Je crois qu’il a pleuré.
Moi aussi, dans la voiture, sur le retours. Je ne pouvais pas retenir mes larmes. Je n’arrivais pas.
Je lui ai dis que quand il aura son permis, il pourra venir me voir.
Promis.
Je n’ai plus besoin de promesse, je veux penser à ce moment sans avoir de tristesse que je ne le reverrai peut-être jamais.
<< It took a long time, a long time It came to me when I needed it so bad A long time, a long time I wasn’t waiting I wasn’t down with what I had Let me start, let me start at the beginning When I first set eyes on you, I knew that you’d be the one Be the one that makes me feel like living You’re the one that makes me feel >>