"Je t'aime plus que ma propre vie". "Plus que ma propre vie ?" "Cap !"

J'ose, enfin.

Je savais pas si je réussirai à parler, à raconter ces dernières semaines, dans les moindres détails.
Ces derniers temps, on ne va pas se le cacher, c’était vraiment, vraiment dur moralement. J’ai craqué à plusieurs reprises, seule point, je le précise, je ne me suis pas coupé, je n’avais pas la force.

Il y a un mec dans la classe, on l’appellera Le Noyau, enfin, c’était ainsi que je le voyais au début. Lui et ses cinq où six potes. Lui disait les blagues, les vannes, menait la danse, et ses brebis rigolaient. J’ai pris cher, mon Dieu ce que j’ai pris cher. Ça a commencé en TPE, la première ou deuxième semaines après la rentré, je ne me souviens plus exactement, on était à l’amphi pour faire les groupes. Etant donné que je ne connaissais personne, j’étais toute seule. Le Noyau vers la fin des 2heures m’a appelé, avec ses brebis. Ils m’ont fait croire qu’un d’eux voulait de moi, c’était des banalités, des choses parmi tant d’autres, des petits pics, rien de bien méchant, c’était la première fois qu’ils se moquaient, c’est assez dommage dans un sens, car Le Noyau me fait penser à Bois, le fameux garçons assez mignon de ma classe de l’année dernière, même prénom, même mimique.. Bref, ce jour là, je me suis laissé faire, je n’ai rien dis, mais dans le fond, j’avais putain de mal.

C’est par là que j’ai compris que j’allais devenir leur tête de turc. C’était surtout en français que je prenais, à chaque fois, j’y allais avec la boule au ventre.
Le Noyau et une de ses brebis, qu’on appellera Coca sont à la table juste derrière.
Je les entendais rire sur moi. Un jour, Noyau m’a lancé un : " Bah alors M. on est vénère. "
Ce jour là, j’ai perdu toute crédibilité, j’ai pleuré, en français, devant la classe, devant eux.

Il y a eu mercredi, la fois de trop, le jour de trop. En histoire, election des délégués.
2 garçons se sont présentés, une fille a demandé : " Monsieur, on a le droit de voter quelqu’un qui ne c’est présenté " Puis j’ai entendu, Wa v’nez on vote M. pour se foutre d’elle. Ce moment là, je m’en souviendrai toute ma vie, je me suis dis intérieurement, qu’il fallait que je sois forte, que je passe cette épreuve sans faire attention. Je m’étais préparé psychologiquement. Mais à quoi bon. Le prof a ramassé les bulletins, le prof les a dépliés, puis lus.
Puis à chaque M. qui ressortaient tout le monde rigolait, tout le monde lancé des " OH OH " Tout le monde. J’avais mal, horriblement mal.

Puis j’ai craqué, littéralement, j’ai demandé à sortir, j’ai atterris à l’infirmerie, crise d’angoisse. Elle m’a fait parlé, je lui ai tout dis, j’ai pleuré, encore, encore encore. J’ai été chez la CPE, j’ai tout dis, et j’ai donné des prénoms.
Je suis ensuite rentré chez moi.
Yeux gonflés x3.
Maman était très mal de mon état. J’ai séché plusieurs jours.
Puis lundi là. J’ai eu un rdv, chez la CPE de notre classe cette fois.
Elle m’avait demandé d’écrire sur une feuille tout ce qui c’était passé. J’ai tout raconté, les fois ou j’ai séché, par peur, que je n’arrivais plus, que j’avais mal, que j’étais à bout, que j’étais toute seule dans la classe.
" C’est de harcèlement moral, il faut que tu le saches, c’est puni par la loi M. Tu n’es pas toute seule, tous les profs sont au courant. "
Tu n’es pas toute seule. Tu n’es pas toute seule. Tu n’es pas toute seule.

SI ! Justement. JE SUIS TOUTE SEULE
Dans la classe je pressens.. Je ne parle à personne, personne ne vient me voir. Outre se mêler des affaires, ces gens ne m’adressent pas la parole.
Bref.. Il y a eu Maths. A 14h, j’étais enervé. Noyau a eu le malheur de rigoler une fois. Et je me suis emporté. violemment.
On c’est disputé, en pleins cours, on hurlaient, mais je sais pas.. On se regardaient droit dans les yeux et..
Bref on a décidé de s’expliquer à la pause de 15h.
On a était se poser dans un endroit tranquille, lui et moi, tous les deux, tout seul.
On a commencé à parler. Il y avait des regards bizarre, enfin je sais pas… à un moment, il avait la parole, et il a fait tomber son chewing gum. il m’a regardé droit dans les yeux, je l’ai regardé.
Et.
Et.
Et.
Et.
On a explosé de rire.
Je le jure ! On était mort de rire, mais vraiment. Je n’en reviens toujours pas rien qu’en l’écrivant.
Ensuite, on a continuer de se prendre la tête, mais je sais pas.. C’est comme si on ne se prenait pas au serieux..
Il m’a laché à plusieurs reprise :
" Arrête de me regarder, sinon je vais rire. "
Ou alors
" Tu sais, on ne t’as jamais critiqué sur ton physique… "

Mardi, 13h30.
On avaient la confrontation chez la CPE.
Noyau et ses brebis, puis moi.
On c’est expliqué. Noyau a rigolé devant la CPE, a était viré du bureau.
Les brebis ce sont excusés. Je sais pas si c’était serieux.
Noyau est revenut.
La CPE a voulut qu’on lui dise ce qu’on c’était dit la veille.
" Qu’est-ce qu’on c’est dit..? " Impossible de se souvenir. La CPE avait appelé son papa. Noyau a ensuite parlé de son frère à l’hopital " Je n’ai pas forcement le temps de penser ce que tu penses M. "
On est sortit du bureau. En allant en cours, on étaient côte à côte, personne ne nous deux parlés.
" Je suis désolée pour ton frère.. "
" Tu pouvais pas savoir.. Et moi, je suis désolée pour ce qu’on t’as fais subir. "
On est arrivé à l’étage.
Et.
Et.
Fou rire. Encore.

" Entre l’amour et la haine, il n’y a qu’un pas. " Que m’a dit maman.