Viens avec nous chez Barbapapa.
J’avais réussi à écrire, mais bidule avait fermé la page. Je ne sais plus ce que j’y avais mis. Là en l’occurrence, j’ai d’autres choses à aborder, avec, comme toujours en ce moment, du Kyo dans les oreilles. Je ne regrette pas d’avoir bougé mon cul à la foire à côté de chez moi. Au début, je n’étais pas chaude, pas chaude du tout, j’ai décliné à plusieurs reprises la proposition de ma petite soeur de l’accompagner ainsi que son amie. Jusqu’à hier. La pluie avait un tant soit peu cessée, du coup, j’ai décidé d’enfiler un pull et un jean à la va vite, je sortais tout juste de la douche et mes cheveux avaient juste eu le temps de sécher, donc j’ai pris Bidule, et un peu de monnaie en poche, histoire d’avoir de quoi me payer un petit quelque chose. Il n’était pas loin de 18 h, et je souriais même pas. La musique horrible retentissait jusqu’à la maison, donc j’ai pris sur moi pour m’approcher pudiquement de ce monde qui m’était plutôt inconnu.
L’odeur des Barbapapa chatouillée mon nez, et j’avais cette vague impression que les gens me regardaient, me dévisager comme si j’étais un alien tout droit sorti de Monstre et Cie. Mais j’ai continué, je n’ai pas fait demi-tour, je suivais Bidule et son amie, avec mon téléphone accroché à la main. Des jeunes, il y avait des jeunes partout, et bizarrement, je n’avais plus peur. J’avais l’impression d’être en vacances, d’être dans un grand parc d’attractions, j’avais l’impression d’être partout sauf chez moi, ce n’étais pas désagréable, loin de là. Bidule avait l’air heureuse d’être là, je voyais la pêche aux canards, les tires à la carabine. L’enfance, je retournais en enfance, clairement, je me revoyais il y a 10 ans de cela à la foire avec Tata.
On a commencé à faire un tour, je regardais partout, avec, je suppose, des étoiles plein les yeux.
Nous sommes arrivées à hauteur du casino, près des auto-tamponneuses, et là… J’ai vu dans l’attraction, un garçon, à peine plus vieux que moi, il conduisait et rangeait les voitures en évitant les coups des postérités amusés. Je n’entendais plus rien, je ne voyais que lui, dans son auto-tamponneuse, il a levé la tête, et a croisé mon regard. Il m’a fallu juste ça pour tressaillir de toute mon âme. Qui était-il ? Un garçon de mon village ? Je n’en avais aucune idée mais j’étais déterminé. Je devais savoir d’où il venait. J’ai donc donné la monnaie que j’avais embarquée rapidement avant de partir à bidule en lui disant : " va, va faire un tour d’auto-tamponneuse" Et je me suis approché du manège. Lentement, sans me brusquer, je me suis assise sur le banc, et je l’ai regardé. Je crois n’avoir pas regardé Bidule et son amie une seule fois. Il passait près de moi, et j’avais droit à un courant d’air laissant voler son parfum jusqu’à mes narines.
À un moment, une fille s’est installée à côté de lui, ils ont rigolé ensemble. Cette fille était bien plus jeune que moi, 14 peut-être 15 ans. Qu’est-ce qu’il faisait avec elle ? Je me suis aperçus à les fixer à plusieurs reprises, à me faire caler plus d’une fois. Elle devait se sentir puissante, elle, à ses côtés.
On est ensuite reparti et je voulais y retourner le soir. Ma grande sœur a décidé de venir avec nous. J’avais demandé des conseils à Adelya, et m’étais maquillé, rien qu’un peu. Je le voulais, et j’avais jusqu’à mercredi voire même jeudi pour agir. Bidule m’avait dit que c’était un forain, qu’il allait bientôt partir. On va d’ailleurs l’appeler mon forain. Pourquoi pas. Il est beau. J’en bave.
On est arrivé, il était encore avec sa biatch. Elle se sentait plus. Alors j’ai décidé de faire un tour. Je me suis installé au côté de l’amie de ma petite sœur, elle conduisait. Pour dire vrai, je m’en foutais de l’attraction, je le regardais, je regardais ce qu’il faisait. À un moment, on a failli se foncer dedans, alors j’ai hurlé : " Attention ! " Tout le monde a entendu, les jeunes des alentours m’ont regardé bizarrement. J’ai senti la chaleur sur mon visage, j’étais toute rouge ! Pourquoi? ! Pourquoi fallait-il que je rougisse maintenant? !
Il faisait froid, alors à rester sur le banc à rien faire, on a décidé de prendre le chemin du retour. Je revoyais son visage, sans cesse, je pensais sans cesse à lui. En un jour, il m’avait fait oublier R qui était revenu me parler pour me parler de son italienne préférée, de Bambou qui va s’envoyer en l’air ce soir, d’Aean qui est actuellement en Tunisie, et de Titi qui me tape sur le système. Je le veux, je le veux, je le veux, je le veux. Je veux trouver une solution, je veux l’avoir, même si c’est pour un jour, pour une soirée, pour une heure. Il réveille en moi un désir que je ne connaissais pas jusqu’à maintenant. Bon sang ! La foire ferme demain et à la fin de la semaine il ne sera plus là, et je pars mercredi chez mémé. Je me dois de trouver une solution. Bordel je le veux !
Tous conseils est bon à prendre...