Ce n'est pas les gens qui changent, c'est les masques qui tombent.
Je me suis réveillé en sursaut à 2h20 du matin précisément, et j’ai enregistré un message dans mes brouillons, j’étais décidé à l’envoyer à Nani. Dedans je m’étais tout ce que je pensais. J’avais la rage, j’étais énervé, mais en me levant ce matin, je n’ai pas trouvé le courage. Encore une fois, je manque de ce que j’ai toujours voulu avoir.
Hier soir, j’ai pleuré, encore, beaucoup, j’étais allongé sur mon lit, et je me vidais de mes larmes, on pourrait dire que je pleure pour rien c’est vrai, mais j’ai toujours été le genre de fille super-sensible. Sauf qu’Am. m’a appelé à ce moment-là, j’ai tenté du mieux que je pouvais se cacher ma vois tremblante, mais elle l’a vite remarqué : " Tu as la voix fatiguée, M. tu es sur que ça va ?
- Oui, ne t’inquiète pas, bon raconte moi ta journée.
- Tu as pleuré, je le sais, je te connais. " J’ai fondu littéralement en larmes, elle a essayé de me faire sourire, voire de me faire rigoler, elle a réussi c’est vrai, mais une fois l’appel terminé, je me suis sentis affreusement seule.
J’ai peur de retourner au lycée, peur de la solitude, peur de la revoir. Donc dans un sens, je suis soulagé de voir que maman a pris RDV chez le chirurgien orthopédique mercredi à 15h30 pour mon suivi du genou, résultat je reste à la maison jusqu’au jour J. Pour que maman ne se doute de rien, j’ai dit naturellement : " oh merde, le lycée me manque, j’avais envie d’y retourner ! " Baliverne. Elle a même remarqué mes yeux ce matin, qui ont triplé de volumes, mon excuse " C’est l’eczéma qui se met à attaquer le contour de mes yeux maman ". Tu penses… Elle pense que pour moi tout va bien.
Je vais longtemps me souvenir de l’anniversaire de mes 17 ans. Le nouveau Pape, qui me fait étrangement penser à Jean Paul II, mon entorse qui a commencé à gâcher ma journée, et le nouveau déclic, trop bonne trop conne.
On a parlé sur Skype avec Shirley. Ça a fait bizarre, mais ce n’était pas désagréable, j’étais heureuse de voir qu’elle avait pensé à mon anniversaire.
Je suis un peu déçu, je recommence à manger. J’avais réussi à me canaliser, mais le fait d’être mal à refais surgir les crises de boulimie. Ce n’est pas autant que quelques semaines auparavant, mais c’est toujours ça. Manger, Manger, manger, manger, alors que tu n’as pas faim. Manger, penser à toutes ces choses tristes qui me niquent le moral, et continuer de manger. J’essaie de ne pas craquer là, pourtant je suis toute seule, je pourrais, prendre le pot de Nutella, manger à la cuillère en pleurant. C’est tellement ridicule. Qu’est-ce que je suis devenue ? Comment je me suis rendus ? Je suis vraiment en colère, contre Nani, d’être aussi méchante, contre Couteau d’être son chien, et particulièrement contre moi-même. Je me hais de me laisser faire, je me hais d’avoir peur de cette façon, de vouloir devenir une petite souris, alors qu’au début de l’année, chacun de ma classe pensait que je n’étais pas le genre à me laisser faire. Pourquoi ? Pourquoi je ne suis pas comme ça ? Pourquoi....